Le BDK pour Bilan Diagnostique Kinésithérapique est, culture française oblige, un document complexe. Il est réalisé à la 1ere séance (BDK initial) puis périodiquement (BDK intermédiaire n°1,n°2,..) et enfin à l’arrêt des soins (BDK final). Son contenu est laissé à l’appréciation du kiné, seul son résumé, nommé « synthèse » à été officialisé. La facturation de ces BDK auront lieu à la 1e la 31e la 51e, la 71e, … sauf pour les affections neurologique ou la facturation aura lieu à la 1e, la 61e, la 110e, la 160e,..
Le BDK a été créé en même temps que l’ordonnance « non quantitative » qui nous permet de suivre nos patients pendant un temps indéterminé en le justifiant par le BDK, en suivant la DAP (demande accord préalable)
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La DAP pour Demande Accord Préalable est une procédure « machiavélique » issue elle aussi de la culture administrative française qui vise à nous inciter à limiter nos soins à :
- 30 séances pour une pathologie donnée non référencée (ou référencée à 30)
- 10 pour les entorses et les cervicalgies traumatiques
- 15 pour les lombalgies et cervicalgies communes, ainsi que les PTG et les méniscectomies
- 25 pour les tendinopathies du coude et les fractures des 2 os de l’avant bras
- 40 pour les ligamentoplasties du genou
- 50 pour les tendinoplasties de l’épaule
- 60 pour les affections neurologiques
DAP + BDK + Ordo = ?
Ces <DAP+BDK+Ordo> sont à envoyer au service médical de la caisse du patient 15 jours avant la fin des soins pour donner un délai de réflexion à la caisse. Heureusement, l’absence de réponse vaut acceptation. Une dizaine de département peuvent télé-transmettre cette procédure. Les autres utiliseront le papier.
Diaboliquement simple, non ? On aurait voulu que personne n’utilise cette procédure qu’on ne l’aurai pas conçue autrement…
Dans les fait, les médecins prescrivent en fonction des demandes et des retours des patients (et de ses goûts personnels pour la kiné), et leurs ordonnances s’imposent à cette procédure administrative.
Rationalisation de la procédure
Cependant je pense que l’on peut rationaliser cette procédure pour éviter ce type de phrases de la part de nos patient « ..,à c’est dommage, je l’ai vu hier et j’ai oublié de lui demander.. » ou bien « .. ben la mon docteur est en vacances.. » ou encore ceux qui disparaissent car ils n’ont pas vu leur docteur car il n’arrivent pas à prendre rendez-vous pour une raison quelconque.
Ces patients sont en fait assez prévisibles, ils sont en perte d’autonomie, souffrent de poly-pathologie (qui peut faire passer la kiné au 2e plan) ou en difficulté économique, voire en dépression.
Ma configuration personnelle
N’en pouvant plus de courir après ces patients ou leur docteur, j’ai mis en place cette organisation pour ces quelques patients en difficulté :
Si la limite est de 30 séances.
- A réception de l’ordonnance, je programme 30 séances et un BDK (que je facture) avec une alarme toute les 20 séances effectuées.
- L’alarme sonne à la 20e séance, j’envois <DAP n°1+BDK intermédiaire n°1+ordo> par courrier simple ou suivi au service médical de la caisse
- A la 31e, le stock est vide, je rajoute 20 séances et un BDK (que je facture)
- L’alarme sonne à la 40e séance, j’envoie <ordo + BDK intermédiaire n°2 + DAP n°2> à la 40 eme séance par courrier simple ou suivi
- A la 51e je rajoute 20 séances et un BDK (que je facture)
Et ainsi de suite en fonction de mes besoins sans avoir besoin d’importuner le médecin.
Conclusion
Attention cette mesure ne vise jamais à « court circuiter » le médecin traitant mais à le décharger d’une contrainte administrative, et à garantir la continuité des soins (éviter l’interruption involontaire des soins car le renouvellement ne peut pas être reçu à temps). Le moyen le plus moderne d’être transparent la dessus est le DMP ou l’envoi direct du BDK au médecin.
Notre autonomie dans le traitement est conditionnée par une justification médicale : le BDK et une procédure administrative, la DAP. Cette procédure est encore lourde, certain département permette la dématérialisation, si le logiciel de gestion des patients évolue on pourrait imaginer une automatisation complète de cette procédure.