L’avenant 6 confirme l’avenant 5 en corrigeant quelque erreurs juridiques, en avançant de 5 mois les (très) minces réévaluations tarifaires sur les actes de rééducation et en réfutant le recourt juridique du conseil de l’ordre sur l’avenant 5.
Rappel des faits
l’avenant 5, signé par une partie des syndicats (SNMKR et OK) et rejeté par une autre (FFMKR et Alizé) institue le zonage de notre activité avec une interdiction sauf dérogation d’installation dans les zones dites sur-dotées ou très dotées (grandes villes, zones balnéaire, zones de bonne activité économique..) ou évidemment nous désirons habiter et travailler ; et quelques aides transitoire à l’installation (maigre à mes yeux) pour s’installer en zones peu ou sous dotées.
Sans ce zonage que ce passerait-il ?
Pour simplifier ce zonage était voulus (ou désiré) par une partie de la profession (les anciens) et pose problème à une autre partie (les nouveaux). Les formations de kiné hors-France et le relèvement du numerus clausus – voir bientôt son abolition – pose effectivement un problème et appelle fatalement une solution. Sans ce zonage que ce passerait-il ? Quelle aurait été l’autre solution des pouvoirs publics, le retour des quotas d’actes ? par tête de kiné (comme dans le passé en France) ou tête de patient (comme dans la plupart des autres pays européens) ?
Des petites revalorisations tarifaires à la marge
Avec pour « fluidifier » la signature, de petites revalorisations tarifaires à la marge : revalorisation de 1€30 et 65 cts sur les AMK 7 et 8, « bonus » de 20€ ou 100€ pour aider au retour à domicile fastidieux, chronophage des post-op et des hémiplégiques. Et augmentation de 1,50€ sur l’aide à la marche des personne âgés à domicile (qui « compense » une baisse de 4,30€ sur ces actes suite a la requalification de la rééducation globale en rééducation de la déambulation par la Cpam). Et création d’un nouvelle acte de rééducation très bien payé pour les insuffisants respiratoire et les BPCO, mais qui nécessite une nouvelle organisation du travail qui ne sera possible que dans certains cabinets.
Revalorisation du bilan kiné / BDK
Et une « avancé » voulu par une (petite) partie de la profession mais qui en laisse une autre indifférente voire suspicieuse : la revalorisation du bilan kiné ou BDK
- BDK revalorisé de 5,50€
- BDK facturable à la 1ère séance (les facturations suivantes restent inchangées).
Cette dernière mesure peut avoir une grande influence sur la profession ! D’une part elle augmente significativement nos chiffres d’affaire, pour un bilan facturé en moyenne toute les 15 séances et 5000 actes par an, cela représente 1850€. Mais surtout, elle nous incite à faire des traitements courts, car le bilan kiné inclut :
- 2 séances pour traiter une lombalgie sont payé 27€60 l’acte (tiens, je retrouve la revendication de l’acte à 30€ du SNMKR dans les années 2000).
- 8 séances sur une lombalgie sont payées 19€ l’acte.
- 30 actes pour la même lombalgie sont payés 16€90 l’acte.
Pour la 1ere fois nous avons une incitation financière à travailler plus efficacement ! Les formations sur la thérapie manuelle, la rééducation spécialisée sont valorisables, sur la base de bon résultat !
*A titre perso, j’ai facturé 75 BDK qui étaient jusqu’à présent non facturables soit 1723€ donc une revalorisation de 3500€ grâce à l’avenant 5.
Attention tout de même.
Pratiquer 2 seances qui laisseraient insatisfait le patient plomberait durablement votre réputation auprès des patients et des professionnels qui vous font confiance. A nous donc de nous responsabiliser et d’évaluer au plus juste nos compétences.
Nous inciter à faire nos bilans nous pousse également à nous affranchir du renouvellement d’ordonnance pour les traitements des patients chroniques, si le médecin nous propose une ordonnance non quantitative. Nous pouvons renouveler par DAP auprès du service médical de la CPAM (ou de la caisse dont dépend le patient). Ce n’est pas une liberté absolue mais un pas vers l’émancipation de notre profession.
Je vois cette mesure comme une prime à la réussite (extrêmement rare dans le système français) doublé d’un (petit) pas vers la liberté de la profession, beaucoup plus qu’un outil de contrôle des CPAM sur notre activité. Il faudrait pour cela que le BDK soit standardisé avec des critères clairs pour être lu systématiquement (ce qui n’est pas le cas).
Pour les réévaluations tarifaires elles sont évidemment tres faibles, et révélatrice de l’estime que nous porte nos différentes administrations de tutelle.
Détail des mesures de l’avenant 5 modifié par l’avenant 6.
Comment faire sa DAP pour renouveler le traitement sans ordonnance supplémentaire.